Arrivée aux Moluques : instants de galère

Les Moluques, les îles aux épices (en indonésien Maluku) c’est un archipel de 632 îles situé à l’est de l’Indonésie.

J’ai eu envie d’aller voir par là-bas suite à cette vidéo que j’ai vue sur youtube :

Ça donne envie, hein ?!? Bah saches que ça se mérite…. Ce fut un long long long LOOOONG trajet et pas des plus confort!

Tout a commencé par un premier vol de Manille (Philippines) à Jakarta, la capitale de l’Indonésie où j’ai passé 2 nuits reposantes dans un bon hôtel : un lit plus large que long, confortable, avec une bonne couette toute propre, mais aussi la clim’, l’eau chaude et un wifi qui marche nickel chrome (j’ai même pu me regarder en streaming tous les épisodes de Koh Lanta que j’avais loupé hahaha). Ils ont un joli jardin intérieur et un restaurant au 1er étage. J’ai fait ma princesse sur ce coup-là ;-), mais ça fait du bien de temps en temps.

Cet hôtel est un poil plus cher que ce que je paie habituellement, mais ça reste très raisonnable vu la chambre (250’000 IDR, 18.43 CHF). En plus ils ont un service de navette gratuite qui vient te chercher et t’amène à l’aéroport (à toute heure du jour ou de la nuit). C’est 2 taxis que tu économise, du coup le prix devient vraiment intéressant. Si tu es en transit à Jakarta, je te conseille vraiment cet hôtel, Le « Bale Ocasa » (il est sur booking.com).

Je réserve le jour d’avant pour le lendemain mon vol Jakarta-Ambon, qui est la plus grande ville des Moluques. Arrivée à l’aéroport d’Ambon, là les choses se gâtent : déjà à la sortie des bagages, 2 types m’arrêtent et veulent s’assurer que c’est bien mon sac à dos que j’embarque. « Euh, t’en a vu d’autres des touristes avec des backpacks ?! » Et ce n’est pas un local qui va se balader avec un sac comme ça… Je me débarrasse assez rapidement des 2 zigotos et c’en est un autre 2 mètres plus loin qui s’y met « Police, can I see your passport ? ». Le mec habillé en short/t-shirt n’avait vraiment pas l’air de la police. Je le regarde sceptique et il me sort une carte, qui franchement pourrait être n’importe quoi. Méfiance, méfiance, pas question que je sorte mon passeport comme ça à ce type qui ne m’inspire pas. Je lui sors un « I don’t trust you » et trace ma route, il ne me dit rien. Attention à toi donc en arrivant à l’aéroport d’Ambon, n’écoutes personne, trace juste ton chemin !

Tout cela c’était encore à l’intérieur de l’aéroport à la sortie des bagages. Mais une fois sortie, c’est une nouvelle série d’emmerdeurs insistants qui commence « taxi, taxi » « ojeg, ojeg », je me fraie un chemin en les ignorants jusqu’à l’arrêt du bus local quelques mètres plus loin. Le bus qui va au centre-ville de Ambon coûte 35’000 IDR, 2.60 CHF et met environ 1h de temps.

Le chauffeur dépose tout le monde les uns après les autres dans toute la ville, je me retrouve comme une couillonne la dernière toute seule dans le bus. C’est seulement à ce moment que le chauffeur me demande où je vais. Je lui donne le nom de la guesthouse recommandée dans le lonely planet (on ne va pas compliquer les choses, hein ?!) « Asri » et il me dépose pile poil devant, merci monsieur le chauffeur. Là je prends une chambre ventilateur pour 115’000 IDR, 8.50 CHF. La chambre est au 4ème étage (sans ascenseur) et sans fenêtre. Il fait méga chaud, il n’y a pas d’air malgré le ventilateur qui tourne à fond. En plus ça pue vraiment dans cette chambre, un mélange de fumée, de transpi et d’odeur de moisissure. Le reste de l’étage est occupé par une équipe de jeune locaux qui n’ont pas arrêté de parler super fort et rire toute la nuit en laissant la TV volume à fond allumée. Autant dire que le lendemain matin, je demande direct à changer de chambre : une chambre avec fenêtre SVP ! Il y en a qu’une et c’est une chambre avec l’air conditionné (150’000 IDR, 11 CHF), tant pis je m’en fous je prends, je ne passe pas une nuit de plus dans l’autre chambre et vu la chaleur qu’il fait, pour une fois je ne dirai pas non à la clim’ . La chambre a une fenêtre, oui, mais qui n’ouvre pas (adieu l’air frais) et donne sur la rue principale, avec tous les bruits de circulation qui vont avec. Bon au moins il fait une température supportable dans cette chambre grâce à la clim’ (bien qu’elle fonctionne à moitié car réglé au minimum, à 18°, il fait toujours environ 25°) et de toute façon ça sera que pour une très courte nuit car mon bateau pour les îles Banda part à 3h du matin (aoutch !).

J’ai pu lire sur internet de faire vraiment super attention aux pickpockets dans ces bateaux, c’est donc 3x plus au taquet avec mon sac que j’embarque sur ce grand ferry de 5 étages (le LEUSER). Et là 2 surprises :

  • La première surprise c’est que sur mon ticket il y a un numéro de place, je tourne dans tout le bateau à la recherche de ce fameux numéro, le 3043. Je finis par le trouver, mais un charmant monsieur est posé dessus et ne daigne absolument pas bouger ses fesses malgré mon insistance. Personne ne parle un mot d’anglais et on ne semble pas trop vouloir m’aider. Je comprends alors que la règle ici est en faite le « premier arrivé, premier servi ». Tout est sur-complet et des gens dorment déjà par terre. Je parcours donc le bateau à la recherche d’un petit coin tranquille où m’installer. Je trouve un banc en bois dans un coin, tout en haut du bateau, sur le pont, qui me semble tranquille, je décrète alors que ce sera mon lit et attache mon gros backpack au banc. Certes les lattes de bois sont très dures et inconfortables, mais au moins je suis un peu isolée et à l’air frais.
Leuser ferry backpack
« MON » banc pour ces 21h de galère
  • La deuxième surprise c’est que la dame qui m’a vendu le ticket m’a dit, d’un anglais très approximatif, que le bateau mettrai 8h à rejoindre les îles Bandas, donc en début d’après-midi, je devrais y être. Mais vers 13h, quand le bateau commence à ralentir vers un port, je comprends alors (grâce à google map) que je ne suis qu’à Amahai, même pas un cinquième du trajet pour les îles Banda. Heureusement à ce moment-là de grande désillusion, plusieurs dizaine de dauphins sont venus me faire coucou pendant bien une demi-heure. Du coup ces 8h de trajets annoncés, se transforme en une vingtaine d’heures😥 Ca s’annonce long, TRES LOOOOONG :'(. S j’avais su j’aurais regardé pour un vol (des petits coucous d’une dizaine de place partent 2x par semaine pour Bandaneira).

dolphins malakudolphin maluku

Dans ces moments de grande galère, j’ai qu’une envie, prendre le premier vol qui vient et partir de là… mais bon là au milieu de la mer, il faut juste serrer les dents et attendre, attendre, attendre…

Et positiver, positiver, TOUJOURS POSITIVER.

Le banc me casse le dos, les fesses, les côtes, je me retourne dans toutes les positions pour essayer de trouver une position où je n’ai pas encore trop mal.

-> Mais j’ai mon petit morceau d’espace rien que pour moi, où je peux m’allonger, dans un coin où pas trop de monde vient me souler. Et ça c’est déjà bien.

La musique indonésienne est vraiment à fond les ballons, toujours les même 3 morceaux qui passent en boucle.

-> Mais heureusement j’ai mes boules quiès chéries (qui m’ont déjà sauvée dans plus d’une situation), qui me permettent de m’isoler un peu dans ma bulle. Un conseil si tu pars en Indonésie, les boules quiès, c’est l’élément indispensable à prendre avec !! La musique est toujours beaucoup beaucoup trop forte partout.

Je suis la SEULE blanche du bateau, du coup les « mister, mister » n’arrêtent pas. Je suis une bête de foire, je me sens scrutée sans arrêt. Mais qu’est-ce que je fous là ?! Ils ont où les autres touristes ?!

-> Vu que personne ne parle anglais, ceux qui tentent de venir me déranger dans ma quiétude abandonnent vite la charge quand ils comprennent que je ne parle pas leur langue (quel changement après les philippines où tout le monde parlait anglais et je me faisais une vingtaine d’amis à chaque trajet en bateau).

Je me retiens de boire la moindre goutte d’eau pour ne pas avoir à quitter MON banc et mon backpack et aller en expédition pipi 2 étages plus bas et risquer de ne pas les retrouver.

-> Heureusement un monsieur qui travaille au petit shop juste à côté peut aligner 5-6 mots d’anglais. Il comprend le mot « toilettes » et je lui montre mon backpack et lui dit « ok ? », ok. 21 heures, 2 pipis, belle performance.

Et évidement la batterie de mon natel est déjà morte et j’ai plus de bouquin. Le temps est long, vraiment LOOOOONG. Enfin bref, un vrai calvaire, je ne conseille ce bateau à personne. Pour le retour à Ambon, pas moyen, je prendrai un vol.

J’arrive saine et sauve aux îles Banda, avec toutes mes affaires, c’est le principal.

Mais attends, la journée galère n’est pas finie. J’arrive minuit passé dans la petite ville de Bandaneira. Je me débrouille assez facilement pour trouver une des guesthouses indiquée dans le lonely planet. Mais évidemment à cette heure-là… personne ! Je frappe plusieurs fois à la porte, tente des « hello » qui restent sans réponse. J’insiste longuement mais rien ne bouge. Là je me dis mince, je fais quoi maintenant, je me couche sur le sol devant la guesthouse et dors là ?! Vu la quantité de bestioles qui se baladent par terre, j’en déduis que ce n’est pas la meilleure des idées. Je décide alors de tenter ma chance à une autre guesthouse. Et là même situation, tout le monde dort profondément.

Il est passé 1h du matin, je suis crevée de chez crevée et vraiment soulée. Je finis par trouver un gentil monsieur dans la rue qui m’amène en scooter à une autre guesthouse, elle aussi fermée. Désespoir. Il finit par me proposer de dormir dans sa « maison », une petite cabane en bois toute ouverte dans un espèce de chantier. Un matelas en mousse posé sur le sol (confort 5 étoiles après mon banc) me permettra de me reposer quelques heures en sécurité avant l’ouverture des guesthouses où je pourrai enfin check-in le lendemain matin.

galère banda naira

Fin des galères ! J’espère vraiment que ces fameuses îles Banda en valent la peine… suite au prochain épisode avec je l’espère des belles plages de sable blanc, de l’eau turquoise et plein plein de poissons!

 

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